En descendant dans le sous-sol, plongé dans les ténèbres, les deux filles constatent très vite que leur vision nocturne n'est pas d'une grande utilité. Malgré leurs capacités naturelles, elles ne parviennent pas à voir dans les ténèbres comme en plein jour, comme si l'obscurité n'était pas véritablement naturelle.
Une odeur de cire fondue flotte dans l'air, ainsi que diverses odeurs d'herbes et d'épices mais, surtout, une prenante odeur de sang. Vous ne percevez aucune présence, quel que soit le sens sur lequel vous vous reposez, simplement une lourde, menaçante et omniprésente sensation de malaise et de douleur à la tête, comme si le désespoir avait pris une forme matérielle et s'évertuait à littéralement vous broyez le crâne en pressant vos tempes de toutes ses forces. Toutes les idées noires que vous avez pu avoir un jour dans votre vie reviennent comme une vague et envahissent votre esprit. Impossible d'y échapper.
La maison:
Détails du rp
Date inrp : 7 octobre 1997 Participants : Jason Ashfield, Hayley Cobb, Kaylee Mackenzie Niveau de risque psychologique : Indéterminé Niveau de risque physique : Blessures légères
Elle me rejoignit peu de temps après, au moment où je trouvais la trappe. Elle me rappela alors qu'on s'était déjà retrouvées dans le noir toutes les deux et qu'elle n'avait eu aucun problème.
"Ah oui, c'est vrai. Putain, cette dépressive me grille les neurones en plus. Bon, allons y, j'en ai marre de pas être moi-même."
J'entamais la descente en première, vu que j'étais la plus proche des escaliers. Mais Kaylee me suivit de près, pas du tout effrayée par l'obscurité du coup.
"Si on la trouve au sous-sol, j’te jure que j’la secoue comme un prunier pendant des heures pour tout ce qu’elle nous fait subir. Tout ça pour un mec…
- Oh t'inquiète. Si on la trouve, je m'occuperai bien de son cas aussi."
Surtout si je retrouvais mon état normal, et ma colère. Dommage pour elle. Une minute, il y avait un truc qui clochait là. Je ne voyais toujours rien.
"Kaylee ? Tu vois un truc ? Moi j'ai l'impression que ma vision n'arrive pas à percer l'obscurité. C'est comme si... c'était pas naturel."
Je continuais de descendre, tentant de me fier à mes autres sens. Notamment mon odorat. Grâce à lui, je perçus rapidement une odeur de cire fondue, diverses odeurs d'herbes et d'épices mais, surtout, une prenante odeur de sang. S'il y avait tout ça, c'était que quelqu'un était venu ici. De la cire, des herbes, du sang... On dirait...
"Bordel, Kaylee, on dirait des odeurs de trucs qu'on utilise pour faire un rituel chelou ! Je suis sûre que c'est elle qui a fait tout ça pour retrouver son..."
Je ne terminais pas ma phrase. Une fois la dernière marche descendue, je hurlais de douleur. J'avais l'impression que quelqu'un était en train de broyer mon crâne. Je tombais à genoux, mains sur la tête, je ne me sentais pas bien d'un coup, au point que je ne tenais plus sur mes jambes.
"Fu... Fuis Kaylee !"
Mais c'était déjà trop tard. Nous étions prises au piège dans ce sous sol. Mes hurlements ne s'arrêtaient pas. J'avais l'impression que ma tête allait exploser. J'avais l'impression d'entendre des voix. Celles de mon passé.
"Tu es un monstre. Pourquoi tu es sur Terre ? On te préfèrerait morte."
Le nombre de fois où j'avais entendu ces phrases. Quand j'étais petite, elles m'atteignaient beaucoup. Et j'avais appris à enfouir en moi ces parties sensibles, incapables de résister aux critiques et aux méchancetés. A présent, je répondais avec mes poings ou des remarques bien Hayléennes. Mais là, j'avais l'impression que toute ma carapace se brisait. Et que tout refaisait surface. Surtout les idées que j'avais eu après avoir entendu ces remarques. Je n'en pouvais plus, je voulais que ça s'arrête. A l'époque, j'étais incapable de tenir face à ces remarques. Et j'avais l'impression de me retrouver dans la même situation qu'il y a des années.
Je tâtais le sol, tâchant de trouver quelque chose d'utile. Ma main rencontra un objet coupant. Je le pris d'une main, l'autre encore sur ma tête. Ma respiration était haletante tant j'avais hurlé. Mais, à présent, mes yeux étaient rivés vers cet objet, même si je le distinguais à peine. Et pourtant, je n'avais pas besoin de le voir pour savoir ce que je voulais faire avec. Il suffirait de quelques entailles, ou alors de simplement me le planter dans le ventre, ou directement dans le cœur. Et il n'y aurait plus de souffrance, plus de colère à maitriser...
"Il suffirait d'un geste pour supprimer les souffrances..."
Je déposais l'objet tranchant sur mon poignet gauche, faisant une entaille, puis deux, puis trois. Le sang s'écoulait doucement des plaies. Puis, je levais ma main droite, tenant toujours l'objet et le dirigeai vers ma poitrine. Il suffirait d'un geste pour tout arrêter...
Emplacement du cristal : Près de son coeur, un peu à droite
Péché(s) :
Paresse
Luxure
Couleur(s) de parole : [color=#009999]
Situation amoureuse : Célibataire
Apparitions : 96
Mirages : 7135
17.01.24 23:58
LES SECRETS DE DIANA
feat.Hayley, Kaylee
1997. Une ère sans réseaux sociaux, sans internet, et surtout, sans portables. Aussi, une fois les fréquences radio neutralisées, les unités de la police se retrouvèrent elles plus ou moins isolées, dans une ville en proie au chaos. Rock se précipita dans une course à perdre haleine en direction du point chaud originaire de toute cette pagaille. Il avait un mauvais pressentiment sur tout ça, et le fait d'avoir perdu l'accès à la radio et aux informations qui allaient avec n'avait pas aidé. Il se téléporta de quartier en quartier tout en courant le temps de récupérer, et se retrouva au bout d'un moment face à une maison qu'il reconnut par sa seule apparence lugubre, et les effets impactants qu'il ressentit en la voyant. Dès le premier instant, il sut, et dégaina son arme et sa lampe torche.
Il grimpa lentement les quelques marches dont l'une craqua sous son poids, avant d'entrer dans la vieille bâtisse, tous sens aux aguets. Jason n'était pas un bleu: il avait déja eu à faire à de nombreux phénomènes paranormaux par le passé. Et il comprit instantanément que les lieux dégageaient une atmosphère toxique et dangereuse. Il devait faire vite, et ne pas s'attarder... - Hayley ? Appela t'il d'une voix plus basse qu'il ne l'aurait cru avant de s'avancer, arme le long du corps et torche braquée droit devant lui.
C'est alors qu'il entendit des bruits étouffés venant du sous sol... La cave, sans doute ? Il se mit en quête des escaliers et les descendit rapidement, arme braquée entrecroisée avec sa lampe. C'est alors que le phénomène s'intensifia: il ressentit ses émotions beaucoup plus violemment, et son pouls ainsi que sa respiration augmentèrent, eux aussi. Néanmoins, il conserva son calme. Il savait qu'il devait rester maître de sa personne. On le lui avait appris. Ses doigts se resserèrent autour de son arme, et il descendit les dernières marches, où une obscurité beaucoup plus épaisse sembla le recouvrir.
Mais s'il n'était pas nyctalope, il disposait d'une alliée qui l'aiderait sans aucun doute: sa torche ! Elle serait la lumière qui le guiderait à travers ces ténèbres. Et très vite, ces ténèbres s'intensifièrent, justement. De nombreux flashbacks liés à sa condition de faucheur envahirent l'esprit du brun. Une condition qu'il avait combattu toutes ces années depuis qu'il était entré à l'école de magie. Une renaissance, et une malédiction. Pourtant, si affronter à nouveau tout cela d'un seul coup lui donna l'impression d'un coup au foie mal encaissé, il se rendit compte que toutes ces années l'avaient aidé à se forger une résilience particulièrement utile en cet instant.
Le cynisme. Un bouclier qu'il avait levé face au mépris des autres afin de contrer et de repousser leurs attaques. Même après S'indarë, même une fois militaire et puis flic, ce même mépris l'avait poursuivi comme une malédiction partout où il s'était rendu. L'ignorance était une malédiction, et elle pouvait rendre certaines personnes particulièrement idiotes. Mais elle pouvait aussi permettre à certains esprits affûtés de se forger une carapace en acier trempé. Le genre de carapace qui révélait un mental d'acier, lui aussi.
Rock entendit soudain les voix des jeunes filles et pointa sa torche dans leur direction, c'est alors qu'il vit Hayley dans un état second, en proie à une panique évidente, et sur le point de se planter une lame dans le coeur. Il n'hésita pas une seule seconde, et leva son arme dans sa direction. Un coup de feu résonna dans le sous sol, et la lame s'échappa des doigts de la jeune Cobb pour aller se planter dans le sol.
Kaylee Mackenzie
Year 13 |:| Médecine
Kaylee Mackenzie
Kaylee Mackenzie
Sexe :
Taille / Poids : 1m70
Âge : 17 ans
Date de naissance : 22/04/1980
Pays d'origine : Angleterre
Nationalité : Anglo-Ecossaise
Emplacement du cristal : Cheville gauche
Péché(s) :
Orgueil
Luxure
Couleur(s) de parole : #0000ff
Situation amoureuse : Vide
Apparitions : 37
Mirages : 3585
21.01.24 0:36
▲▼ Les secrets de DianaNous qui pensions que notre nyctalopie allait nous aider, on s’est bien trompées. À peine entrées dans la cave, on remarque bien vite qu’on ne voit pas plus loin qu’une personne normale dans la pénombre. La poisse. Il n’y a pas que ça. Plus on s’enfonce dans le sous-sol, plus une puanteur se fait sentir. Un mélange de cire, d’herbes et d’épices. Ca m’arrache déjà l’odorat mais si on rajoute celle du sang… Erk. Heureusement que je n’ai pas un estomac sensible contrairement à mon odorat. Pour ne rien arranger à notre situation, quelque chose nous donne mal au crâne. C’est juste infâme. Même l’aspirine la plus forte ne serait pas suffisante pour soulager les douleurs.
Les hurlements de douleurs de Hayley n’arrangent pas le cas. JE sais qu’elle ne le fait pas exprès mais pour le coup ça me vrille les tympans. Parfois avoir l’ouïe très sensible est plus une plaie qu’un avantage. Je me protège les oreilles pour diminuer autant que possible le son produit par les hurlements mais ce n’est pas suffisant. J’entends très bien, même trop bien, ce qu’il se passe autour de moi. J’entends aussi quelque chose d’inquiétant. Une phrase qui en dit bien trop long sur les intentions de mon amie. Puis une nouvelle odeur de sang, différente de la première, se fait sentir.
- Hayley...n’y pense même pas !
Ne m’oblige pas à hausser encore le ton alors que j’ai déjà la sensation d’avoir un marteau-pilon sur la tête. J’essaie d’utiliser ma télékinésie pour lui virer l’objet des mains mais il fait trop sombre pour que je puisse réellement voir où elle le tient. À la place je suis juste parvenue à virer quelques objets de côté. L’odeur s’intensifie. Je reconnais aussi le son à peine perceptible de la chair qu’on tranche.
- Hayley, arrête !!
La douleur devient trop forte. La peur de perdre une amie aussi. Heureusement le chieur arrive – c’est le moment de se pointer – et empêche Hayley de faire la plus grosse bêtise de sa vie. Je ne sais pas comment il nous a retrouvée mais au final ce n’est pas important. Le problème c’est que ce crétin a tiré pour une raison qui m’échappe. Le son me vrille les tympans et sans que je ne puisse le contrôler, une onde de choc télékinétique se déclenche autour de moi et éjecte tout ce qui se trouve autour de moi, êtres vivants compris. Oups. Je suis désolée pour Hayley. Par contre l’autre l’a mérité. Quelle idée de tirer un coup de feu dans un lieu aussi étroit qu’un sous-sol. Il n’aurait pas pu simplement aller récupérer l’objet des mains de la louve ? Un vrai bourrin ce type. J’espère vraiment qu’il n’est pas comme ça dans son état normal. Je demanderai à Dorian. Il doit sûrement le côtoyer régulièrement.
- La gâchette facile c’est état normal ou c’est juste le désespoir ? Quelle idée de tirer dans un lieu pareil... Ⓒ 2981 12289 0
Storyteller
PNJ |:| Gestion des intrigues
Storyteller
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Apparitions : 32
Mirages : 4060
22.01.24 0:16
Les secrets de Diana
Event général - Ode au désespoir
Résultat des lancers de dé Hayley : 10 - aucun effet
Jason : 3 / Kaylee : 4 Le pouvoir qui comprime vos pensées se fait plus fort, plus douloureux. Il s'infiltre dans votre esprit comme un poison qui se nourrit de toute votre négativité. Tristesse, colère, mépris, prétention, rejet : quelle que soit l'émotion, elle devient l'arme qui, au terme de longues secondes de souffrance, finit par avoir raison de votre conscience.
Jason et Kaylee s'effondrent tous les deux, terrassés par le même coma que Reed un peu plus tôt.
En tombant, la lampe de Jason éclaire le reste de la scène, permettant à Hayley, seule encore debout, de percer l'obscurité. Au sol, divers symboles rituels sont tracés à la craie, entourés de bougies et de divers éléments - herbes, sels, cristaux, etc - qui forment un tableau sinistre d'invocation. Le sang dont vous aviez senti l'odeur se trouve au milieu d'un cercle assez grand pour contenir une personne assise en tailleur. Personne qui, si elle se trouvait là, n'y est plus et n'a laissé derrière elle que des éclaboussures écarlates. De longues trainées noires partent des taches de sang pour se répandre sur les murs, exsudant une malveillance palpable et cette même sensation étouffante de désespoir. Comme une toile, elles ne laissent aucune échappatoire à quiconque mettrait les pieds dans cette pièce. Pour l'instant, l'escalier est encore dégagé... mais pour combien de temps ?
La maison:
Détails du rp
Date inrp : 7 octobre 1997 Participants : Jason Ashfield, Hayley Cobb, Kaylee Mackenzie Niveau de risque psychologique : Indéterminé Niveau de risque physique : Blessures légères
J'étais dans un état second. Je n'avais plus vraiment conscience de ce qu'il se passait autour de moi. Plus rien ne comptait à part cette lame qui me permettait de trancher ma peau, laissant du sang s'en écouler. Et bientôt, elle serait plantée dans ma poitrine et m'enlèverait toutes souffrances. J'entendis la voix de Kaylee, étouffée, qui me demandait d'arrêter. Mais je n'y arrivais pas.
Tout se passa très vite ensuite. Un coup de feu, la lame m'échappa des mains et me voilà projetée au fond de la cave. Je me redressais difficilement et vis Jason, arme à la main, qui avait été expulsé un peu plus haut dans les escaliers et Kaylee qui l'engueulait encore. Je portais une main à ma tête qui bourdonnait sous l'effet de l'aura malveillante et du coup de feu tiré à proximité de mes oreilles.
"Arrêtez, s'il vous plait... Ce n'est pas comme ça qu'on..."
Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que je vis mes deux amis s'effondrer.
"Non !"
J'avais l'impression que le phénomène se répétait, comme avec Reid un peu plus tôt. Mon cœur battait à cent à l'heure. Je me levai, m'aidant du mur derrière moi, et vis que la lampe de Jason éclairait le sol face à moi. J'avais raison. Les symboles, le cercle tracé à la craie, les bougies... Tout ça faisait partie d'un rituel. Pour invoquer quelque chose ou quelqu'un ? Je n'en savais rien. Mais le sang qui était répandu partout me prenait à la gorge même si l'odeur était atténué. Cette odeur se mêlait à la mienne. Je me rendais à présent compte de ce que j'avais fait en voyant du sang qui s'écoulait encore de mon poignet. La guérison était plus lente que d'habitude.
Je devais faire vite. Les longues trainées noires qui partaient des taches de sang ne m'inspiraient pas confiance, il fallait que je sauve mes compagnons de route. Aussi vite que je le pus, je m'approchais de Kaylee qui était non loin du cercle. Mais, avant de faire quoi que ce soit, je plongeais ma main droite dans le sang pour emporter des preuves avec moi. Puis, je me dirigeais vers mon amie pour la prendre et la déposer sur mon épaule. Elle n'était pas très lourde pour moi, même si j'étais affaiblie. Je m'engageais ensuite dans les escaliers et vis le corps de Jason, inerte. Je ressentis un pincement au cœur. Mes deux amis étaient dans un sale état et j'étais la seule à pouvoir faire quelque chose.
Ma dernière main libre était celle qui était pleine de sang. Désolé, l'ange de la Mort, mais je vais devoir te tacher un peu. Je saisis l'inspecteur par le col et tirai de toutes mes forces pour l'emmener vers le haut. Deux corps à trimballer, c'était dur, même pour une louve. Mais il fallait que j'y arrive, il fallait que je les sorte de là. Je puisai dans mes dernière ressources pour arriver en haut des escaliers puis sortir de la maison. Je les déposais l'un à côté de l'autre avant de m'essuyer la main dans l'herbe. Les preuves resteraient avec les corps.
Je vis alors la radio de Jason et tentai de l'allumer mais rien à faire, toujours les mêmes grésillements quand je tentai de joindre quelqu'un. Des larmes coulèrent le long de mes joues alors que je voyais leur corps inerte au sol.
"Mais bordel, qu'est-ce qu'il se passe..."
Je jetais un coup d'œil en arrière, vers la maison. Il fallait que j'y retourne. Pour comprendre. Mais je ne pouvais pas les laisser tout seul alors qu'ils étaient inconscients. Je ne pouvais pas non plus rester là sans rien faire alors que j'étais la seule encore consciente. J'avais espoir que les sortir de là les aiderait à reprendre connaissance. Et en même temps, Reid était resté inconscient alors qu'il était loin de la maison.
"Oh et puis merde !"
Je vis l'arme de Jason mais secouai la tête. Non, hors de question que je prenne ça, je suis bien incapable de toucher une arme. Je me relevai, et, après un dernier regard vers les deux corps, me redirigeai vers la maison. Je m'arrêtai sur le pas de la porte, sentant le même sentiment de désespoir et d'oppression qui m'avait fait tant mal jusqu'à présent. Il fallait que je le fasse. Pour eux et pour tous ceux qui étaient touchés.
Hayley tente tant bien que mal de sortir Kaylee et Jason de la maison. Le sang qu'elle tente de mettre sur ses mains s'avère majoritairement sec, datant de plusieurs jours - à vue de nez, au moins une semaine - et quand elle peut enfin revoir normalement, elle se rend compte que le liquide poisseux qu'elle a récupéré n'est pas du sang, mais la même substance noire qui avait envahi la pièce. Alors qu'Hayley fait demi-tour pour retourner vers la maison, la substance laissée derrière elle s'infiltre dans le sol et ne tarde pas à disparaître, sans laisser de trace.
En redescendant dans la cave, elle sent de nouveau la présence opressante tout autour d'elle. La lampe torche est toujours allumée, éclairant les restes du rituel. À bien y regarder, il semble dater d'un moment. Ce qui veut dire, si la sensation est toujours présente, que la chose invoquée est sans doute... toujours là. Ou prête à revenir si quelqu'un titille un peu sa toile.
- Tu es revenue ?
Une fois sépulcrale s'élève dans la cave. Désincarnée, semblant n'avoir aucune origine. Du moins, pour les quelques premières secondes. Les ombres ne tardent pas à s'agiter, et la matière noire à se regrouper pour former une silhouette... plus ou moins humanoïde. Pourtant, son allure est dérangeante, comme si quelque chose n'était pas à sa place. Son visage est caché derrière des ombres qui ne laissent entrevoir que deux puits de lumière bleue, glaciale ; des yeux dont simplement croiser le regard provoque une terrifiante sensation de vide et d'agonie.
Résultat du dé Hayley : 20
Tu sens les mêmes "filaments" de désespoir qui s'infiltrent dans ta tête et font pression sur ton esprit. La simple présence de cet être, tu le ressens au fond de toi, serait capable de paralyser n'importe qui. Pourtant, pour une raison qui t'échappe, tu es capable d'y résister. Même s'il se trouve entre toi et la sortie, t'empêchant tout de même de quitter la cave, à moins de vouloir le confronter directement.
- Étrange idée. Mais convenable. Il y a tellement de choses exploitables dans cette petite tête.
Sa voix ressemble à un mumure, omniprésent, résonnant à la fois autour de toi et dans son esprit. Même si tu parviens à tenir le choc, la pression reste immense. Et plus tu t'énerves, ou plus tu te laisses atteindre, plus tu as l'impression que les ombres qui naviguent autour de lui - qui lui servent de "cheveux", rampent sur ses mains, forment une sorte de vêtement autour de sa taille - s'épaississent. L'une d'elle s'enroule autour de ton poignet blessé ; elle est aussi poisseuse que du sang.
- Que crois-tu pouvoir faire, seule contre les ombres qui s'agitent sous ton crâne ?
Il ricane. Pas un rire méprisant ou hautain comme tu aurais pu t'y attendre mais un petit rire soufflé, dont il te semble percevoir le souffle froid sur ta nuque alors même qu'il se trouve bien trop loin de toit pour ça.
J'avais réussi tant bien que mal à sortir les corps de Jason et Kaylee en dehors de la maison. A ce moment, je vis que ma main n'était pas rouge de sang, mais noire de la même substance de la cave. C'était quoi ce truc ?! Je m'en débarrassai comme je le pouvais en essuyant ma main dans l'herbe. Je fis ensuite demi tour vers la maison. C'était certainement une très mauvaise idée, mais mon instinct, probablement perturbé par tout ce qu'il se passait, me disait d'y retourner. Que je comprendrai certaines choses.
Je retournai donc prudemment en direction de la cave. La lampe étant toujours allumée, je pouvais observer plus en détail les dessins au sol. De la craie... Le reste semblait bien vieux et le sang séché, au moins une semaine. Mais alors, pourquoi je ressentais encore cette présence oppressante ? Est-ce que le rituel avait marché et la chose était là, tapie dans l'ombre ?
"Tu es revenue ?"
Je sursautai en entendant la voix et me tournai dans tous les sens pour chercher d'où elle provenait. Je reculai en direction du cercle tout en restant à l'extérieur. Je le vis soudain apparaitre. Je ne savais pas vraiment ce que c'était. Il avait une forme humanoïde mais était bien loin d'être un humain. Je croisais son "regard" et je ressentis un frisson qui parcourut tout mon corps. Une sensation de froid me prit d'un coup, comme si j'étais vidée de toute émotion.
"Qui... êtes vous ?"
Je ne savais pas si j'allais avoir une réponse mais je tentai tout de même le coup. Je sentis une forte pression sur mon esprit mais je résistai comme je le pouvais en gardant mon regard sur lui. Je devais rester consciente. J'étais la seule encore debout dans cette maison, je n'avais pas le choix. Mais j'avais l'impression que je ne pouvais pas le toucher, alors le combattre...
"Qu'as tu fait à mes amis ?!"
La pression se faisait de plus en plus forte et les ombres semblaient s'épaissirent autour de lui. C'était moi qui faisait ça ? Il fallait que je me calme. Il ne fallait pas que je lui laisse ce plaisir de m'atteindre. L'une d'elles vient s'enrouler autour de mon poignet gauche et je frissonnai à son contact, tentant vainement de m'en détacher. Mes poils se hérissèrent à son rire, comme s'il n'était pas loin de moi alors que je le voyais devant moi.
"Je me battrai pour sauver mes amis, quoi qu'il arrive."
Je devais tenter un truc, n'importe quoi. Mon regard se porta sur le cercle derrière moi. C'était de la craie... Donc ça pouvait s'effacer ! Est-ce que c'était dangereux ? Je n'en savais rien, mais je devais le tenter. Je hurlais en utilisant mon pouvoir, essayant de le paralyser. Aussi rapide que je pouvais l'être, je me mis accroupie pour tenter d'effacer les symboles et ouvrir le cercle. Allez, faites que ça marche.
La créature te toise. L'étrange substance noire semble s'animer, comme renforcée par ta présence, tes questions, ta colère. L'être, lui, sourit simplement. Il n'a absolument pas l'air de te crainde.
- Je ne fais rien que vous ne vous faites vous-mêmes.
Amusé, il t'observe comme s'il savait très bien tout ce qui se passe dans ta tête. Il ne paraît pas hostile à proprement parler ; en tout cas, il ne fait aucun geste dans ta direction.
Il te regarde appprocher du cercle, stoïque, nonchalant, sans rire ni s'effrayer. C'est lorsque tu commences à l'effacer que ses lèvres s'étirent dans un sourire désabusé.
- Les mortels ne changeront jamais. Vous êtes si prompts à jouer avec la magie sans la comprendre.
L'espace d'un instant, tu aperçois une silhouette, comme un mirage, au centre du cercle. Elle s'efface bien vite, ne laissant derrière elle qu'une vague sensation de détresse. la créature se passe une langue couleur charbon sur les lèvres.
En une fraction de seconde, un simple clin d'œil, il se retrouve à côté de toi. Tu sens le désespoir qui exsude de sa chair comme un poison.
- J'ai toujours adoré les défis. Alors je t'en prie, sauve tes amis.
À peine le dernier mot a-t-il été prononcé que l'être n'est déjà plus là, disparu comme un songe. Les seuls vestiges de sa présence sont les traces noires tout autour de toi. Et la souffrance insoutenable qui envahit ton esprit.
Il ne m'avait pas répondu. Je ne savais pas qui il était, ni pourquoi il était là. C'était certainement l'autre dépressive qui l'avait invoqué. Pourtant, il n'avait pas l'air de vouloir me faire du mal ou quoi que ce soit. Il semblait même plutôt amusé par la situation.
Comment ça il ne faisait rien que nous ne fassions nous mêmes ? On était responsable de tout ça ? Non, c'était impossible. Ou alors, c'était réellement lié à nos émotions. Et les plus fragiles tombaient les premiers ? Je pensais Jason maître de ses émotions. Alors que, de mon côté, j'étais plutôt du côté des incontrôlables. Ce n'était peut-être pas ça. Rah, je ne savais pas, j'étais perdue.
Je pensais qu'effacer le cercle, ou du moins une partie, résoudrait les problèmes. J'avais à présent l'impression que ça avait plutôt empiré la situation. Quelle était cette silhouette qui venait d'apparaitre au milieu du cercle ? Je sentis du désespoir, aussi fugace que l'apparition de la silhouette.
Un cri de surprise m'échappa quand je le sentis juste à côté de moi. J'avais l'impression de sentir une oppression sur mon cœur.
"J'ai toujours adoré les défis. Alors je t'en prie, sauve tes amis."
Un nouveau frisson me parcourut. Et me voilà à nouveau seule dans cet endroit lugubre. Je suffoque ici. Mon esprit est embrumé. Puis, je me rappelais ses derniers mots. "Sauve tes amis". Le chemin était libéré, il fallait que je remonte. Je me précipitai vers les escaliers et trébuchai. Merde, je ne pouvais pas faiblir maintenant. Je me relevai sans vérifier si j'allais bien. Mes amis avaient besoin de moi. Je traversai la petite pièce où se trouvait la trappe avant d'arriver à la porte, une main sur la poitrine. J'avais l'impression qu'on martelait mon crâne et qu'on écrasait mon cœur de toutes leurs forces. Je vis alors les corps inertes de Kaylee et Jason, agités par moment, comme celui de Reid. Je m'approchai puis secouai Kaylee, aucune réponse. Je m'approchai ensuite de Jason.
"Jason ! Réveille toi, bordel ! Me laisse pas toute seule..."
Je tentai aussi de le secouer, mais rien n'y faisait. Je ne savais pas quoi faire. Des larmes se mirent à couler sur mes joues et ma vue se brouilla. J'avais de nouveau l'impression d'avoir les mains tachées de sang. Est-ce que... je les avais tués ? Non, non...
Puis, ce fut le trou noir, et je m'effondrai à moitié sur l'inspecteur.
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